Lecture d’une lettre introductive de Sœur Cécile Rastoin, prieure du Carmel de Montmartre, biographe et traductrice d’Edith Stein : « Bonne rencontre avec Edith Stein ! ».
Olivier Chaline, professeur d’histoire Sorbonne Université : « Edith Stein.
Situation historique d’un être de relations ».
Présenter la vie d’un être de relations comme Edith Stein, c’est découvrir une famille juive dans la diversité du judaïsme allemand au tournant des XIX e -XX e siècles, c’est voir Breslau, sa ville natale, et la Silésie dans la Prusse du temps, c’est envisager l’extraordinaire fécondité de l’université allemande dans laquelle elle a étudié et enseigné la philosophie et c’est enfin mesurer la vitalité du renouveau catholique germanique dans l’entre-deux-guerres.
Jean-François Lavigne, professeur émérite de philosophie, Université Paul
Valéry, Montpellier : « La phénoménologie comme analyse de la personne
humaine »
La recherche philosophique d’Edith Stein a été motivée, et guidée tout au long de son parcours, par l’interrogation sur le mystère de l’homme : dans ses études phénoménologiques et son enseignement, elle élabore une analyse de la diversité intérieure de la personne (corps organique, corps vécu, conscience, intellect, âme, esprit), pour mettre en évidence les conditions de son plus haut accomplissement, et pour comprendre comment peuvent s’harmoniser, en chaque destinée, la nature et la vocation.
Emmanuel Cattin, professeur de métaphysique Sorbonne Université : « Le
regard d’Edith Stein » :
Un trait caractérise la pensée d’Edith Stein, du commencement, à l’école de son maître Husserl, jusqu’à la fin, au Carmel. Ce trait est l’humilité. L’humilité est pour elle, comme pour la fondatrice de la Réforme de son Ordre, sainte Thérèse d’Avila, non pas une vertu, mais le rapport à la vérité. De la phénoménologie au Carmel, elle est l’« attitude » qui donne sa règle au regard, le regard de la fille d’une famille juive qui se jette avec passion dans l’oeuvre de la phénoménologie naissante, la recherche philosophique radicale de la clarté ultime, et celui de la carmélite qui, avec tout son Ordre, veut « voir Dieu » et, munie de la « lumière obscure » de la foi, entre dans le mystère.